11 choses à savoir avant de prendre sa première leçon de surf

Envie de vous jeter à l’eau et de rejoindre ce clan composé de femmes et d’hommes bronzés toute l’année, domptant les vagues avec insouciance et plaisir ? Vous savez, ceux qui peuvent passer 4h de leur journée immergés et ressortir de l’eau, entièrement salés, pour manger un bout puis retourner surfer jusqu’à ce que le soleil se soit couché ?

Véritable fantasme populaire, la pratique du surf a toujours fait rêver... Étonnant de simplicité lorsque nous prêtons à lui qu’un simple regard, le surf a ses secrets que peu voudront vous partager, mais heureusement, après la lecture de cet article vous serez incollables sur les bases de cette discipline, plus proche du lifestyle que de la performance.

Voici donc quelques petites choses à savoir si vous commencez le surf, histoire de gagner du temps et de partir confiant.

Savoir Nager

Tout comme il n’y a pas de fumée sans feu, il n’y aura jamais de surf, sans la connaissance préalable de la nage et du milieu aquatique ! Si vous êtes effrayés par l’eau ou que vous ne vous sentez pas à l’aise dans ce milieu, nous vous conseillons fortement de renoncer à ce fantasme de surfer, quoiqu’il en coûte.

Dans l’imaginaire collectif, nous avons tendance à émettre des certitudes infondées telles que : “les surfeurs ont des planches pour flotter, non ?”... eh bien non, spoiler alerte, la planche ne sera pas toujours à vos côtés pendant une session !

Imaginez une seule seconde que votre leash (cordon reliant le tail de la planche avec la jambe du surfeur) se casse ou se détache… cela n’est qu’un exemple, pourtant il y aura de nombreux cas où vous serez amenés à devoir vous débrouiller sans ce magnifique accessoire, doté de 2 à 5 dérives. Donc, avant toute chose, la maîtrise de la nage est primordiale car malheureusement, la brasse ne vous aidera en rien, face au courant et aux baïnes !

Ne pas négliger l’apnée

Pixabay

Sans votre planche, vous serez à la merci des caprices de l’océan et très régulièrement, en train de lutter pour gagner la surface de l’eau… la difficulté du surf, commence ici. Comme mentionné lors de l’introduction, cette discipline s’apparente plus au lifestyle qu’à la performance, pourtant l’un ne va pas toujours sans l’autre et c’est le cas, avec l’apnée.

Pratiqué en milieu naturel, le surf est grossièrement un jeu entre l’Homme et la Nature, mais surtout, ne soyez pas dupes : la Nature l’emportera toujours. Maintenant que vous êtes prévenus, mais toujours aussi envieux de découvrir ce fantastique monde aquatique vous tendant ses bras, préparons ensemble vos premières apnées forcées…

Tout comme un toréador, lorsqu’il enfile son habit de lumières, avant d’entrer dans l’arène pour défier un taureau de 300kg, vous devrez aborder le surf avec humilité et concentration. En effet, lorsque vous serez amenés à chuter, au milieu de la zone d’impact (zone délimitant la plus forte activité de la houle sur le spot / endroit de grande difficulté pour les débutants), vous vous retrouvez automatiquement projetés dans le tambour d’une machine à laver, en mode essorage… face à se déferlement de puissance, vous pouvez facilement perdre vos repères et c’est à ce moment-là, où vous pouvez vous retrouvez en danger.

Perdus entre la surface et le fond sablonneux ou rocheux, vous serez en moyenne retenus pour une durée de 30 à 40 secondes sous l’eau. Le calme et la concentration sont primordiaux dans ces instants de difficulté, donc n'oubliez pas de bien respirer avant la prise de vague et surtout, d’inspirer grandement avant de chuter… pour le reste, nous sommes confiants quant à vos capacités d’apnée et surtout, quant à votre détermination à surfer.

Choisir le bon spot et la bonne marée

Sur notre belle planète bleue, il existe une pluralité de spots et de vagues dont il vous faudra, dans un premier temps, connaître les caractéristiques avant d’imaginer pouvoir les dompter, pour votre plus grand plaisir !
Praticable depuis la plus simple ondulation à la plus complexe des vagues de reef break, comme Teahupoo à Tahiti (spot des épreuves de surf aux Jeux Olympiques de Paris 2024), le surf est intégralement dépendant de l’environnement.

Pour obtenir le cocktail de conditions idéales à l’obtention des sensations de bonheur et de liberté, lors de la glisse sur la vague, il vous faudra engranger des connaissances théoriques, indispensables à votre évolution dans cette discipline aquatique !

La différence entre les fonds marins

Ainsi, commençons avec le commencement : les types de spots. Rassurez-vous, nous n’irons pas dans les détails, lors de cet article, mais histoire que ce thème ne soit pas plus obscur qu’il n’y paraît à vos yeux, ouvrons le bal avec le spot convenant parfaitement aux débutants : le beach break.

Pour les moins bilingues d’entre vous, le beach break est un spot qui a pour principale caractéristique son fond sablonneux. Lieu de prédilection des écoles de surf de la côte Atlantique, il procure des vagues (droites comme gauches, suivant la plage où vous serez tranquillement installés pour checker les conditions, avant votre session) allant de 50 cm à 3m (pour les spots pouvant contenir autant de houle, sans saturer la qualité des vagues) d’un naturel “déversant” ou “tubulaire”, suivant la marée et l’orientation du vent. Outre ses caractéristiques compatibles avec l’apprentissage en douceur du surf, le beach break a pour principal avantage son fond sablonneux permettant d’atténuer la force de l’océan, lors de vos futures chutes (évidemment, cela est une comparaison avec une chute sur du corail aiguisé comme un couteau, vous conviendrez que l’absence de risques lors de la pratique d’un sport dit “extrême”, en milieu naturel, ne peut être garantie pour ses adeptes).

Pour les deux autres types de spots que sont les reef breaks et les point breaks (oui! comme le film avec Body) nous passerons rapidement dessus car ils sont peu présents dans l’Hexagone. Similaires tout en restant fondamentalement différents, les reef et point breaks se démarquent par la qualité des vagues produites lors des grandes entrées de houle… en d’autres termes, ces spots peuvent être surfés dans des conditions extrêmes, avec des vagues défiant vos compétences et votre imaginaire !
Respectivement différents de par la composition de leur fond marin (reef = corail ; point = rocher), ces spots sont souvent réservés aux surfeurs expérimentés, conscients des dangers d’une chute dans un tel environnement.

Si tout ce vocabulaire n'est pas encore très claire pour vous, vous trouverez plus de détails dans notre article dédié aux meilleures expressions du surf et termes à absoluement connaître.

Ne pas surfer seul(e)

Vague Basque

Amis débutants, admirateurs de l’océan et de ses vagues, vous maîtrisez déjà les points de sécurité que nous venons de passer en revue : savoir nager, être conscient de ses qualités d’apnée et sur quel spot vous allez vous lancer pour surfer… dans ce cas, ne surestimez pas vos capacités d’adaptation dans un milieu tel que l’océan et ne vous lancez pas à l’eau sans accompagnateurs ou surveillants.

De prime abord, cela ressemble aux vieux sermons que pouvaient vous faire vos grand-parents lorsqu’enfants, vous vouliez vous lancer à la découverte d’une activité potentiellement dangereuse pour votre santé, pourtant il en va de votre sécurité et cet avertissement est à considérer avec la plus grande attention !

Chaque année, en France comme ailleurs dans le monde, de nombreux accidents, dont mortels, impliquent la pratique du surf. Dans ce types d’incidents tragiques, il est souvent mis en relief l’absence de précautions mises en place par le pratiquant et donc, l’augmentation des risques de tragédie… étant donné le caractère changeant du milieu marin, couplé avec l’impossibilité de prédire les mouvements de l’océan à l’avance, se prémunir d’un accompagnateur lors de vos sessions vous permettra de pratiquer le surf avec un poids en moins sur votre esprit.

Ne jamais sous-estimer l’Océan

L’heure est venue de vous dévoiler la plus criante vérité concernant la pratique du surf : l’Océan sera TOUJOURS PLUS FORT que vous et vous ne gagnerez jamais à l’affronter… be smart, prenez du recul et tentez plutôt de vous amuser en respectant les règles que l'environnement marin va vous dicter ! La principale qualité du surfeur, outre sa patience quant à la recherche des conditions optimales à la pratique du surf, c’est son humilité face à la puissance de l’Océan. Ne jouez pas les héros et préférez un repérage à la nage plutôt que de vous lancer bille en tête avec votre planche à la conquête de vagues pour lesquelles vous ne seriez pas au niveau.

Le surf est souvent décliné comme l’appartenance à une communauté : les rideurs. Comme toute communauté, elle se base sur certains points essentiels à sa filiation. La sécurité est un élément primordial de la pratique du surf avec d’autres usagers, ainsi, pour ne pas mettre en danger ceux qui vous entourent… évitez de vous retrouver dans une situation où vous pourriez être victime des caprices de l’Océan.

Bien choisir son matériel (planche et combinaison)

Avis à nos futurs adeptes de la glisse, voici un point non négligeable de votre évolution à l’intérieur de la communauté surf : le choix de votre matériel.

Outre la présence de certaines marques considérées comme leaders absolues dans ce monde là, nous aborderons surtout les caractéristiques à prendre en compte afin d’effectuer votre choix… nous sommes tous différents et il en va de même concernant nos affinités et préférences, en lien avec la pratique du surf. Lorsque la plupart d’entre vous se sentira parfaitement à l’aise sur un longboard, d’autres préféreront allègrement la shortboard car plus adaptée à leurs attentes de glisse.

En partant du principe où vous êtes débutants, sur un premier contact avec la discipline, le type de planche le plus adapté à votre pratique sera compris entre le Malibu (minimum 2,75m de haut) et le Longboard (plus de 2m80). Plus grossièrement dit, lorsque votre pratique se résume à rider les mousses et commencer à suivre une vague de côté, voici quelques paramètres que vous pouvez faire varier pour choisir votre planche selon vos attentes : la longueur de votre surfboard (plus la planche sera longue, moins la rame demandera d’efforts), sa largeur et son épaisseur définissent la flottaison (faire varier cet élément vous permettra d’obtenir une position allongée plus agréable et peut vous permettre de gagner en aisance à la rame).

Ne pas oublier de waxer votre board

C’est pas parce qu’on appelle ça un “sport de glisse” que vous devez absolument vous vautrer sur votre planche. Le but est de tenir en équilibre dessus et tout ça sur des vagues qui bougent donc vaut mieux être bien accroché. Waxez bien les endroits où vous devez mettre les pieds et vous ne glisserez plus que sur les vagues après ça.

Ne pas négliger l’échauffement

Nous vous conseillons de préparer le corps à l’effort avec quelques mouvements d’échauffement et d’étirement puis un petit footing rapide sur la plage, histoire d’habituer le cœur à faire du sport.

N’oubliez pas aussi de bien boire avant la session, c’est primordial. Il faut s’hydrater convenablement car vous allez passer au moins deux heures en plein soleil tout en dépensant beaucoup d’énergie. Et n’oubliez pas la crème solaire, ce serait dommage de choper un coup de soleil…

Apprenez à bien ramer

Le but est d’avoir de la vitesse car plus on va vite et plus on a de l’équilibre (et de sensations). L’important est avant tout d’être bien placé quand on est allongé, pas trop en avant sinon on pique du nez et pas trop en arrière car ça ralenti et on dépense de l’énergie pour rien. Le but est donc d’avoir une “rame” efficace qui vous fera avancer rapidement sur la vague. Le mieux est encore d’écouter les conseils de professionnels.

Connaitre la technique du take-off

En premier lieu, il faut apprendre à bien se positionner quand on est allongé, avant de tenter quoi que ce soit. Les doigts de pied sur l’extrémité l’arrière et le buste bien collé à la board. Vérifiez si vous êtes régular ou goofy pour savoir si c’est le pied droit ou le pied gauche qui sera à l’arrière.

Ramez déjà le plus vite possible (voir vidéo juste au dessus), ensuite tout va très vite. En une ou deux secondes, vous passez de la position couchée à debout. Levez vous en poussant sur vos mains au niveau de la poitrine, puis redressez-vous en faisant glisser vos jambes sous le corps en prenant appui sur votre pied et tentez de ne pas poser le genou sur la planche. Entraînez-vous avec la board sur le sable pour commencer et une fois que vous maîtrisez le mouvement, allez l’essayer dans l’eau (et vous allez voir que ce n’est pas du tout la même chose car le sol est en mouvement)… Les bras servent pour l’équilibre et vous aideront à tourner et changer de direction. Sachez que le regard est aussi très important car le corps suit son mouvement.

Respecter les règles de priorité et les locaux

Nous vous conseillons d'éviter les zones très fréquentées pour apprendre à surfer. Pour commencer, soyons polis et courtois donc dites bonjour en arrivant et excusez-vous si vous coupez la trajectoire d’un surfeur. 

Ensuite, comme en voiture et son code de la route, il y a des règles de priorité en surf et il est important de les connaitre. Vous avez pu remarquer qu’en général, il y a du monde à l’eau et que vous n’êtes pas seul mais seul l’un d’entre-vous aura le privilège de surfer la vague qui arrive. Il faut respecter les autres surfeurs et c’est celui qui est le plus à l’intérieur de la vague qui a la priorité. Vérifiez déjà si c’est une gauche ou une droite et s’il n’y a pas déjà un surfeur engagé dessus, dans ce cas-là, laissez tomber car vous allez vous rentrer dedans. C’est comme un sens unique, si la vague est déjà prise, attendez la prochaine et votre tour.

Et une règle qui n’est pas dans les manuels mais que tout le monde connait, c’est que les locaux sont prioritaires. Ils sont chez eux et sont rarement super emballés quand les vacanciers débarquent avec leur planche en mousse et prennent toutes les vagues; alors soyez sympa avec eux.

Prêts à surfer ?

On vous souhaite bon courage et rappelez-vous que l’important est de prendre du bon temps sur la vague, donc pas de panique si vous n’arrivez pas à surfer dès le premier jour. Chacun son rythme, tout dépend de votre équilibre et de votre motivation mais vous finirez bien par y arriver !

L'Océan n'attend plus que vous !